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Mes trails et courses à pieds
16 juin 2022

ULTRA TRAIL DU PILAT 2022

Je me présente sur la ligne de départ à Condrieu le 5 juin avec la meilleure motivation possible malgré mon lumbago (accident con arrivé jeudi après-midi au boulot, et réparer en urgence chez l’ostéo le vendredi matin). J’ai très mal dormi les 2 nuits précédentes et c’est pas bon du tout mais on verra… De nombreux ami(e)s traileurs sont présent(e)s et cette émulation positives est très agréable pour le morale de début de course. Le briefing se passe bien. Le directeur de course nous parle du balisage et 4500 petit drapeaux et balise mises en place tout le long du parcours et c’est assez impressionnant, il doit falloir une sacrée organisation pour planter et attacher tous ces petits drapeaux...

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Et à 5h00, c’est partit, il fait déjà 20 °C et on va crever de chaud aujourd’hui, c’est sûr !

Je pars avec Sébastien et Jérémy et je fais la première montée avec eux. Je m’attendais à un bouchon de coureur lors de cette première montée mais en fait pas du tout. Les 170 coureurs files vers le Pilat. Les 6 premiers kilomètres se fonts en partie sur des routes mais je ne trouve pas cela très gênant, cela permet de partir tranquillement.

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Au 7 eme km on bifurque enfin sur une pente abrupte, c’est la montée au Mont Monnet. Quelques passages un peu techniques sur la descente sur le col de Grenouze et à ce moment-là je rattrape Jérémy et je reste avec lui jusqu’au premier ravito. Tous se passe bien. 2h00 de course.

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C’est reparti en direction du second ravito à la source de la Chandelette 12 km plus loin. Ce passage se passe bien pour moi ici et je fais encore une partie de chemin avec Jérémy qui me distance dans les montées et que je rattrape dans les descentes. A la Croix de Montvieux on tombe sur Eymeric et Fred qui font une pause, on échange quelques mots et on repart. Le parcours est agréable ici, il y a encore pas mal de foret et l’air est encore assez frais à l’ombre.

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Malgré tout, lors du second ravito je plonge la tête sous l’eau de la fontaine afin de bien me rafraichir et cela fait un bien fou. Jérem en fait de même. Sébastien arrive aussi à ce moment là et tous va bien pour lui. 3h55 de courses (24km – 1400 mD+)

Chacun repart de son côté et je connais désormais les prochains kilomètres qui sont le parcours du Trail de Pélussin (La Galoche) que j’ai fait en Mars. C’est une très belle portion et c’est un avantage certain à ce moment-là pour se libérer de l’attention que je porte sur le balisage.

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Je passe à la Chapelle Ste Marie-Madeleine (27eme km) et plusieurs coureurs sont avec moi à ce moment-là. C’est un faux plat descendant sur une large piste forestière ombragée. Tous va très bien à ce moment de la course pour moi je me permet même de forcer un peu sur les bâtons pour passer les minis bosses de cette portion. Puis on arrive sur un Chirat que l’on va traverser une première fois dans sa largeur et le gravir en diagonale, c’est la première grillade de la journée !! Je crève de chaleur en traversant se coté du Pilat exposé en plein soleil a cette heure matinal. Heureusement juste au-dessus un bout de foret fait à nouveau retomber la température. Puis c’est une succession de larges pistes et de traversées de la foret pour remonter sur les Trois dents entre ombre et soleil.

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Le sentier qui mène aux 3 dents est superbe en sous-bois avec des arbres remarquables avant de déboucher dans les genets. On a une superbe vue plongeante sur le massif baigné de soleil. Je suis seul à ce moment-là depuis plusieurs minutes et deux bénévoles me propose de me prendre en photos ! Trop sympa les bénévoles ! Je vois au loin des concurrents escalader les trois dents, ils sont dèjà bien loin . Mais ce moment de solitude est bon pour moi car je ne me fais pas aspirer par un faux rythme. Sur les trois dents je prends un peu mon temps puis je me lance dans la descente qui mène à Véranne.

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Je fais ma première erreur de parcours à ce moment là. Je prends trop à droite pensant suivre le bon balisage cela me fait couper droit sous une foret de sapin, il fait sombre et je ne distingue pas bien la couleur du balisage que je suis… Je rejoint rapidement une piste forestière et la plus de fanions. Je remonte dans les bois pour vérifier qu’il n’y avait pas d’autre bifurcation… Rien… je redescends sur la piste et finalement en face un peu sur la droite d’autre fanion je continue dans cette foret très dense, puis j’aperçois des coureurs qui arrivent par la gauche… Aie je me suis carrément gourer de balisage et j’ai du couper une partie du parcours… Tant pis, je décide de continuer. Plus loin dans la descente je rattrape Jérémy, et nous allons jusqu’à Véranne ensemble. (5h50 – 36 km et 1900mD+)

Au ravitaillement de Véranne, il y a ma famille et c’est trop bien de les voir. Ça boost le mental. Un petit quart d’heure d’arrêt et c’est reparti.

Il fait désormais très chaud au soleil et ce départ de Véranne se fait sur une route bien exposée sur plus d’un kilomètre. Puis on alterne des chemins en sous bois et cela va mieux.

Je reconnais ce chemin emprunter habituellement par les courses du Pilatrail et au kilomètre 40, il faut bifurquer sur la gauche alors que normalement les tracés des autres courses vont tout droit ce qui me fait hésiter à ce moment-là mais j’aperçois le balisage alors je me lance dans cette petite descente. Un autre coureur hésite avec moi… Un troisième nous appel en disant que l’on s’est trompé, mais j’aperçois au loin une autre balise et je leur crie que c’est bien par ici…

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C’est une trace que je ne connais pas ,elle est superbe, très sauvage et elle nous mène en dessous de la Chapelle Saint Sabin. Ici je prends quelques photos et je discute avec un coureur qui récupère aussi. Il n’a pas de bâtons et il s’entraîne pour la Diagonale des Fous, respect !

 

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Une petite descente dans les cailloux , puis c’est la montée en direction du col du Grateau. En montant, j'engage la conversation avec un membre du site KIKOUROU et je lui offre une Sportenine car il souffre de crampe puis je continue jusqu'au col. Surprise, Morgane et Nicolas sont là , c'est top de les voir, je n’échange pas longtemps avec eux car normalement ma famille est présente ici ... Malheureusement ce n'est pas le cas, ils sont finalement juste au dessus au col de l'Oeillon, c'est super de les croiser une seconde fois. Mon plus jeune fils m'offre quelques gorgée de sa gourde que j'accepte avec plaisir. C'est la montée finale à l'antenne et c'est a ce moment là que je vais commencer à décliner, je prend un gros coup de chaud. (45 eme km et 8h00 de course). En fait je commence à avoir sommeil et à partir de l'antenne, j’enchaîne les montée et les descente à moitié endormit. Je me réveille un peu après le crêt de la Chévre jusqu'au crêt de la Perdrix (sommet) où je prend quelques photos puis c'est la descente jusqu'au ravito de la Jasserie. (km 51 – 2970 m D+ et 9h00 de course)

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Mes proches sont là. Je m'allonge un moment pour reprendre mes esprits. C'est très difficile je commence a ressentir des douleurs dans le dos et j'ai du mal a reprendre mon souffle. Denis, un ami, m'aide à remplir mes flasques et ma poche à eau et aussi m’amène de quoi manger. Merci à lui. Encore un moment et je repart. (20 min d’arrêt ici) Je n'oublie pas de plonger la tête sous la fontaine de la Jasserie pour me rafraîchir bien sur !

Je marche sur la plat je veux encore récupérer un peu car c'est pas encore ça. Il y a un chemin qui descend sur la gauche et il me semblait que l'on devait le prendre, mais pas de balise alors je continu un peu mais plus rien. Un coureur arrive et je luis fait part de mon constat il me dit qu'il en a marre et qu'il vient de faire deux fois la montée de l'Oeillon... Bref on rebrousse chemin et effectivement on s'engage sur le chemin et plus bas on aperçoit une balise. Plus bas on croise un bénévole qui nous dit que quelqu'un est en train de tout débaliser. Puis on se lance dans la longue descente très technique. Je me retrouve seul aprés quelques mètre car se coureur va plus vite que moi. Je suis obliger d'y aller molo si je veux durer, la descente est rtés technique par endroit et trés raide. Arrivé à la scie du Bost, on remonte légèrement sur une route pour on tourne sur la gauche et on emprunte une route bétonné. Là sur la gauche il y a une passage mais une corde et une rubalise de chantier barre le passage alors je continue tout droit sur la route qui devient un chemin . Au loin j’aperçois le coureurs de la Jasserie. Aprés un kilométre je vois 5 ou 6 coureurs revenir dans ma direction et là je me dit que c'est mal barré. En effet tout le monde est perdu et certain veulent repartir le long de ce chemin tandis que d'autre veulent appeler le PC course. Et effectivement il faut revenir au début du chemin au niveau de la route bétonné et prendre ce chemin barré par la rubalise et la corde. Et en regardant de plus prêt il y a bien les petits fanion de balisage. En fait ma concentration c’était porté sur cette corde et cette rubalise et je ne les avaient pas vu. Et c'est partie pour une bonne grimpette sur ce chemin bien raide mais trés agréable.

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Plus haut on débouche sur un large chemin. Au détour d'un virage il y a un ruisseau et plusieurs coureurs s’arrête pour se rafraîchir et j'en fait de même. La piste est en légère descente et ça fait du bien de dérouler un peu la foulée. Je me retrouve seul à ce moment là et je scrute chaque branche afin de retrouver du regard les fanions du balisage.

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Un peu plus loin il y a d’énorme tronc d'arbre poser le long du chemin et au bout des fanions qui indiquent une montée droit dans les bois. Je m'assoie un instant puis c'est partit en direction de la carcasse de l'avion (la fameuse). (11h20 decourse – 59eme km)

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Cette montée me semble interminable je peine beaucoup désormais à avancer et je suis essoufflé, j'ai comme un blocage au niveau du souffle... Je m’arrête souvent. Je croise quelques bénévoles qui me disent que la croix de Chaubouret n'est plus très loin, heureusement... Tous les coureurs avec qui je m'étais perdu me sont tous passés devant et désormais je grimpe seul jusqu'à la madone, j’ai du mal à relancer dans la descente jusqu’au ravitaillement. A la base de vie du Bessat, Morgane, Muriel et Pascal sont là, ainsi que ma famille.

Je m’écroule sur une chaise, je n’en peux plus… Je manque de lucidité c’est sûr. La chaleur m’a littéralement assommé. Morgane me propose d’aller voir le kiné, je lui lance un petit oui… MA priorité c’est d’aller aux toilettes pour libérer un peu ma digestion. Ce que je fais et tout de suite cela me fait du bien.Pendant le massage, le kiné ne me rassure pas du tout car il me dit que je n’ai plus de force dans les anches et que ce sera difficile de terminer la course, a moins que le mental prenne le dessus. Au final, je recommence un peu à m’alimenter et avec la motivation des uns et des autres je retrouve de l’entrain. Mes amis me disent que mon état de course était passé en mode abandon sur le Suivi LIVE, je suis très étonné !! Heureusement ils ont fait corriger cela et heureusement qu’ils sont là car je serais repartit pour rien ! Après 45 minutes d’arrêt, finalement je repars, pas en grande forme mais avec tous ça je pense que la forme va revenir. Alors je me contrains de courir en descente et je marche le reste du temps… Cependant il persiste un essoufflement que je ne m’explique pas. Quant à mon dos je ressent une gêne mais tant que le muscle est chaud, ça va.

Je repars donc tranquillement dans une condition moyenne, un coureur me double puis deux bonshommes qui discutent en trottinant me double à leur tour et je vais finir par les suivre involontairement. En effet, le profil est plutôt descendant jusqu’au Gouffre d’Enfer je les rattrape dans les descentes et il me distance lors des portions plates. Je trouve cela assez motivant pour ma part. Lors d’un chassé-croisé sur un long chemin , je leur lance qu’ils m’impressionne tous les deux à discuter et a avancé comme ça tous doucement à leur petit rythme qui paye pas de mine, cela les fait rigoler. Ils me demandent de me joindre à eux mais j’en suis incapable. Un peu plus loin on descent sur un premier barrage au niveau du Pas du Rio. (74 émé km – 14h10 de courses) Je ne les aperçois plus devant moi.

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Je vois un coureur qui finit la traverser et j’aperçois le balisages alors je pense qu’ils se sont perdus. Je continue, une légère descente après ce barrage puis c’est un long chemin plat qui mené au second barrage. Je rattrape un conçurent et je luis demande quand est ce que le prochain ravito est annoncé, il me dis 77e km… Cela me choque un peu car j’ai déjà 75 km et que nous n’avons pas remonter les escaliers du barrage… Je crois que je commence à perdre ma lucidité et depuis mon départ de la base de vie du Bessat je n’ai manger qu’une demi-barre de céréale et quelques gâteaux salé d’apéritif, seul chose que j’arrive à avaler… Cela commence à être très difficile. Un long chemin plat permet d'accéder au barrage du gouffre d'enfer, d'ailleur la reserve d'eau est vide et cela offre un paysage assez inatendu dans le Pilat. Cela ressemble à une vallée de haute montagne.

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j’alterne la course et la marche, même dans la dernière petite descente avant le barrage. Je suis désormais dans la petite vallée qui mene au barrage. C’est très agréable ici car c’est une petite vallée encaissée, il n’y a personne, les bruits sont un peu étouffés et il y règne un calme et une fraîcheur qui fait du bien.

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Au 78 eme km (à ma montre ^^), c’est le moment de remonter les marches du barrage et là c’est un calvaire pour moi. J’escalade les marches irrégulières en tirant sur la rampe de la main droite et poussant sur les bâtons de la mains gauche. Je n’ai plus de souffle. Les deux coureurs qui s’étaient perdu me repasse devant, au milieu de la montée et ils ont l’air en pleine forme. Arrivé au « sommet » des escaliers, je fais quelques photos et je m’assieds sur un escalier en pierre le temps de prendre une Sporténine.

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Je regarde mon chrono et les kilomètres parcourues, même s’il n’est pas très juste, il faut se rendre à l’évidence qu’a l’allure où j’avance, je n’arriverais pas à terminer cet Ultra-trail dans les temps et je sens que je n'aurais pas l'energie et le mental pour affronter la nuit qui arrive... Je vais abandonner c’est décidé, murement réfléchit. C’est une première pour moi. J’en informe ma femme. Je pense que ma blessure au dos à pencher à 50 % dans la balance, ainsi que la chaleur, la déshydratation. J’aurais tellement aimé découvrir cette partie du Pilat que je ne connais pas, mais tant pis se sera pour une autre fois.

Je vais mettre une heure pour faire les 4 kilomètres qui me séparent du barrage au ravitaillement de Planfoy. Je marche tout en dormant et comme j’ai peur de rater une bifurcation, je me force à rester réveiller, c’est dur. Je croise même des gens qui me proposent de me ramener en voiture vu mon état mais je refuse. Ce sera une petite victoire que de continuer jusqu’au prochain check point. Les deux derniers kilomètres sont interminables et en plus ça monte.

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Enfin j’aperçois des têtes connues je sens que c'est la fin et c’est un soulagement. Mes amis et ma famille m’avaient bien rebooster au Bessat mais là, même avec leur encouragement ce n’est plus possible. Avant même d’apercevoir les gens de l’orga, je détache mon dossard pour le leur remettre. Ça y est c’est fait mon premier abandon.

Le principal pour moi c’est de ne rien regretter et c’est le cas. Il faudra retenté le coup l'an prochain !!

Le bilan de la course :

- Les 60 premiers kilomètres jusqu’a la base de vie du Bessat, sont costaud, le rapport kilomètres/dénivelé est important et il y a de nombreuses parties techniques.

- De très nombreux passages sont sauvages et le plaisir de les parcourir est vraiment présent.

- Le mélange des balisages avec les autres courses du Pilatrail a été compliqué à gérer pour moi, mais je comprends qu’on ne peut pas faire « deux tournées » de balisage d’un jour sur l’autre pour gérer tout ça.

- Sur les ravitaillements, les traditionnels quartiers d’orange, Tucs, eau et coca m’ont été utiles, peut être que des choses changeant un peu de l’ordinaire aurait été appréciés. Les cerises à Véranne étaient une bonne surprise ! Avec cette grosse chaleur, un point d’eau au col du gratteau organisé en urgence, aurait été apprécié, je pense, par de nombreux coureurs grillés comme moi, dans cette longue ascension jusqu’à l’antenne de l’Oeillon.

- Une très bonne ambiance au départ, et tous au long de la course, un bon partage avec les autres traileurs. Et des bénévoles au TOP.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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