Trail de Méribel - 25 km 1900 m D+
Je me présente sur la ligne de départ motivé malgré une mauvaise nuit de sommeil. La météo n’est pas au top, plafond nuageux, il fait 15°C et il devrait se mettre à pleuvoir à 9h au moment du départ. Au coup de feu, pas de pluie et c’est tant mieux. Premier qualificatif sur la course qui me vient après coup c’est que sur du plat tu ne courras pas !! Dès le départ c’est un faux plat montant, puis c’est un plat montant, puis ça monte, ça monte en lacet, ça monte droit dans la pente… Bref ça grimpe ! Après 400 ou 500 m on attaque déjà les premiers lacets. J’ai décidé de partir cool et je me retrouve un peu coincé dans le dernier quart de la course mais ce n’est pas grave. Dès que je peux je double doucement. Après 1.2 km on arrive devant une première remontée mécanique et là c’est droit dans la pente. On emprunte de nombreuse piste de ski au début de la course. Et il y a peu d’endroit où l’on peut courir.
Et puis après une demi-heure de course, la pluie arrive. Mais pour l’instant ça va car ce ne sont que de petites gouttes qui rafraîchissent plutôt l’ambiance et c’est pas plus mal, car on chauffe beaucoup en montée !
On commence à être bien haut et le vent se lève un peu, plusieurs fois j’hésite à enfiler mon coupe-vent car je commence à avoir frais, mais j’attends un peu. Au 4 eme km (50 min de course) un coup de froid m’envahit et je décide à ce moment-là de l’enfiler. Nous sommes sur des crêtes et avec les rafales de vent, pas très forte certes, je commence à ressentir le froid.
Je continue de doubler tranquillement et parfois derrière certain coureur j’en profite pour baisser un peu de rythme et récupérer un peu. Aussi je prends le temps de prendre quelques photos. Malgré le mauvais temps on aperçoit malgré tout quelques massifs que je ne saurais nommer. Souvent je demande de me laisser le passage et très gentiment les personnes me laissent passer. Ici le parcours est assez ludique car on slalom entre des petits massifs rocheux, parfois on les « escalade », c’est une course de montagne aprés tout.
6eme km on passe de nouveau devant un téléski, on attaque une belle montée dans un chemin assez large. Puis je risque presque de perdre le balisage car je suis en train de faire une photo. En effet le parcours sort directement sur la droite en pleine nature, on distingue à peine une trace… Sur ce passage de la course il est impossible de courir. Le sol est en devers et rendu trop glissant par les herbes mouillées. Heureusement que j’ai mes bâtons qui me permettent de m’équilibrer à chaque pas. (7eme km)
On est Désormais en haut de la station des Ménuires. On passe de nouveau à côté d’un télésiège puis c’est une bonne descente un peu technique comme je les aimes. Presque 1 kilomètres de descente et cela fait une nouvelle fois du bien de pouvoir dérouler un peu.
Je suis bien et j’en profite pour accélérer un peu et j’avoue que ça fait du bien de courir un peu vite pour délier les jambes. Cela remonte un peu, puis on aborde une descente plus dangereuse. C’est un single ou plutôt une trace qui longe le relief, tout en descente. Il est rendu glissant par la pluie mais aussi les végétaux et les nombreux rocher recouvert de boue par les participants passés précédemment. Plusieurs fois je ripe un peu. De nombreux coureurs chute sur les fesses devant moi. Sur la fin on rejoint un « vrai » single qui nous mène au premier ravitaillement après avoir traversé une rivière. Je suis juste derrière un coureur habillé en rouge.
Au ravito cela ne se passe pas bien pour moi. Je voulais recharger en poudre ma poche à eau et avec mes mains glissantes j’ai du mal à l’ouvrir. Je perds du temps pour la recharger. Enfin au moment de repartir la pluie redouble et ayant oublié de récupérer ma casquette (pour me protéger le visage) dans le sac, je suis obligé une nouvelle fois de l’enlever. Enfin je repars après avoir avalé 2 ou trois TUC. je passe ici presque 6 minutes. Au moins une vingtaine de coureur me sont repassé devant mais je me dis que j’ai bien récupéré et que je vais pouvoir repartir bien fort….
Or, ce n’est pas le cas. On repart directement sur une belle montée et j’ai, à ce moment-là, un coup de mou qui va durer un bon quart d’heure et je suis obligé de baisser de rythme le temps que la Sporténine fasse effet. Je pense que le stress du ravito plus le manque de sommeil font leur effet à ce moment-là. (11eme km et 2h de course).
Ça monte très régulièrement jusqu’au 12 -ème kilomètre et le passage auprès du lac de Chamble. Ensuite il y a presque 1 km de descente très raide et pour économiser les muscles des cuisses j’effectue une descente en lacet car la piste est très large. Puis à nouveau c’est reparti directement droit dans la pente.
On arrive désormais dans une partie rocailleuse. Cela ressemble au Chirat qu’il y a dans le Massif du Pilat. On va parcourir cette zone pendant presque 1 km. Je me retrouve derrière 2 coureurs et celui de devant marche sur des œufs. Cela ne va pas vite… Je n’ose pas demander la place pour doubler car il est difficile de se ranger. A un moment donné la trace descend légèrement en devers et c’est à ce moment-là que je décide de doubler. Je prends des risques en m’écartant de la trace par le dessus. Je saute de roche en roche, j’arrive à les dépasser et je rejoins la trace en sautant sur une partie plate du chemin. Et c’est reparti. Il est difficile de courir ici mais je peux adopter une marche très rapide, aidé parfois de mes bâtons j’avance bien. Après cette partie ultra technique, le sentier devient plus roulant (courable si je peux dire comme ça) 15 eme kilomètre. (2h45)
Jusqu’au kilomètre 17 on emprunte un sentier avec de nombreuse relance, un peu casse patte. A ce moment-là, j’aperçois une traileuse qui a une très bonne allure et que j’essaie de rattraper. Je mets plusieurs centaines de mètres avant d’être derrière elle. Son pied ripe une première fois sur le côté gauche du chemin qui est en devers, et elle met le genou à terre, elle se relève aussitôt. Le chemin est piégeux par endroit car, avec la pluie, les amas de roches qui bordent parfois le chemin sont très glissants et parfois fuyants. Quelques mètres plus loin elle chute lourdement sur le ventre, sa chute est impressionnante mais elle se relève sans bobos. OUF ! Elle me laisse passer à ce moment-là.
Je continu ma remonté et désormais on aborde une longue décente bien technique et très pentu par endroit. Environ un kilomètre de descente dans laquelle je récupère enfin le coureur habillé en rouge que j’avais laissé devant moi au ravito. Je me dis que j’ai repris ma place 😊 et qu’il m’a fallu plus d’une heure pour le rattraper…. Sur le replat, c’est une piste de 4X4 et au bout d’un kilomètre le second ravito. Je fais un arrêt très bref cette fois car je sais qu’il me reste assez d’eau pour terminer. Il reste 5 km. (3h34 de course). On traverse la rivière ou le torrent sur un pont mobile. Le Doron des Allues, ici.
Le chemin remonte en plusieurs fois puis c’est une succession de montée et descente a travers bois et je trouve que c’est une super idée des organisateurs que de nous faire passer ici plutôt que d’être resté sur le chemin de 4X4.
Je croise un coureur avec des crampes et qui ne connait pas la Sporténine. Comment est-ce possible ! Je lui en donne une et reprend mon chemin. Sur une ligne droite je me retourne et j’aperçois en contre bas 2 coureurs qui reviennent sur moi. Je pense qu’ils ne vont pas tarder à me dépasser car ils semblent être plus rapide. Mais à ma surprise, un seul me double durant ce passage, il me distance même à un moment où je me permets un dernier moment de récupération avant le final.
Il reste moins de 3 kilomètres et je me dis que je peux certainement l’accrocher. Alors je ne lâche rien. C’est le dernier kilomètre de descente avant le dernier coup de cul pour atteindre l’arrivée alors je décide de me mettre un peu dans le rouge. On verra bien si cela tient. Et tout doucement je reviens sur le coureur devant moi jusqu’à la remontée finale je suis juste derrière lui. Nous sommes dans la station de Méribel et désormais il reste 600m mais 100 mètres de dénivelés !!
Le coureur aborde la montée en courant je ne le suis pas et je me mets en marche rapide. J’appui fort sur les bâtons et je garde un rythme soutenu et j’arrive à le doubler avant la mi-pente, il c’était mis à marcher lui aussi. 200 m avant l’arrivée, la pente s’accentue encore plus et je suis à bout de souffle, enfin les derniers mètres s’aplatissent, je relance et franchis enfin la ligne d’arrivée sous le portique gonflable qui est dégonflé. Il est tenu par les bénévoles puisque qu’il n’y a plus d’électricité. Je termine en 4h10 en 90 eme position et après analyse je suis très satisfait de ma course qui s’est bien passée. C’est un trail très technique et il vaut le détour rien que pour les magnifiques points de vue sur la montagne.